• Arias et Grand-Vallon

    Arias et Grand Vallon

    Du Désert on ne peut manquer cette montagne élégante. Ce sommet attire l’œil du randonneur en route vers le fond de de la vallée.

    Triangulaire, pointue, cette cime semble surgir d’un petit glacier haut perché. Les années de ce glacier sont comptées. Eté comme hiver, le soleil pointe ses rayons vers lui et le Grand Vallon qui s’arrondit un peu plus bas.

    Bien nommé ce vallon, les anciens l’ont justement appelé ainsi par comparaison aux autres qui lui succèdent sur la rive droite de La Bonne.

    Le sommet des Arias culmine à 3400m et son glacier à plus de trois mille, le climat à cette altitude retarde l’issue fatale de cette masse de glace d’exposition plein ouest.

       La visite de ce vallon l’été ne présente aucune difficulté pour le randonneur qui souhaiterait le parcourir. Son accès se fait par une vire rocheuse déversante (située à droite de la tête du sapin sur la photo ci-dessus) qui permet de passer au-dessus d’une petite cascade issue du vallon. Une fois franchi ce passage clef, emprunté par les brebis, un petit effort supplémentaire suffira pour prendre pied dans la résidence d’été des brebis du village.

    Bien qu’utilisée par les brebis, cette vire est délicate, ce n’est pas un sentier, une chute à ce niveau peut être très grave ! Un petit câble posé au sol serait le bienvenu à cet endroit fréquenté par de nombreux visiteurs de la vallée.

    Mille mètres de dénivelé vous attendent pour rejoindre le glacier. Une fois atteint, ce micro-glacier débonnaire est fréquentable jusqu'à sa rimaye sans autre équipement que de bonnes chaussures de montagne.

       L’’ascension de l’aiguille elle-même n’offre pas de difficulté pour les alpinistes, l’itinéraire en est simple. Il faut rejoindre l’épaule gauche des Arias par une escalade d’une cinquantaine de mètres. On débouche alors sur un petit col qui permet de jeter un coup d’œil sur la face arrière de la montagne. Une traversée ascendante vers la droite sans difficulté dans la face ouest permet de rejoindre le long plateau à droite du sommet, bien visible d’en bas. Arrivé au plateau il faut l’emprunter en direction du sommet. Le plateau devient progressivement arête, puis une première brèche l’entaille et doit être franchie. Un peu plus loin l’arête est entaillée par une deuxième brèche plus profonde qui nécessite un petit rappel pour son franchissement

     

    Arias et Grand Vallon

    La traversée de la face du col au plateau sommital  est marquée par une succession de plaques de neige.

    Le couloir skiable se situe à droite du plateau ,il es caché par une arête de rocher.

     

    .Arias et Grand Vallon

    D

    Du fond de cette deuxième brèche, une courte escalade permet d’atteindre ce sommet spacieux.

    On peut prendre le temps alors d’admirer le magnifique panorama sur tout le massif de l’Oisans !!!

    Ce sommet, est très peu fréquenté, rares sont les alpinistes qui réalisent la traversée : Grand Vallon- Petit Vallon en passant par le sommet. Ce genre de parcours n’attire pas l’alpiniste moderne qui recherche plus de difficultés techniques et moins d’énergie à dépenser.

    Il y a quelques années, cette aiguille a été le théâtre d’un sauvetage exemplaire. Un hélicoptère de la protection civile a secouru deux personnes. Les pilotes au petit matin ont treuillé les deux hommes bloqués depuis la veille sur l’arête. Quelques minutes ont suffi pour mener à bien l’opération. Il faisait beau, personne n’était blessé, ce qui est rarement le cas pour un sauvetage. Ces personnes venaient de subir un bivouac inconfortable sous le sommet et avaient probablement hâte de retrouver « le parquet des vaches  » à défaut du sommet les sauvés auront au moins battu le record de vitesse pour descendre de ce perchoir. Pour entreprendre cette course il est conseillé de bivouaquer la veille en haut du grand vallon.

    Arias et Grand Vallon

     Cette belle machine entre les mains d'équipages entrainés peut intervenir sur simple appel au secours de personnes victimes d'accident graves ou de leurs proches.. Au survol de l'hélicoptère, les personnes doivent confirmer la demande d'aide par les signes conventionnels.

    La descente peut se faire en sens inverse de la montée, ou par l’arête qui plonge vers le col d’Entre Pierroux en gardant toujours comme direction celle de ce col et en empruntant un côté ou l’autre du fil de l’arête suivant la difficulté. Cette arête constitue la voie normale des Arias coté Valjouffrey. Du col d’Entre Pierroux rejoindre la vallée par le Petit Vallon. On peut aussi garder de l’altitude de façon à rejoindre le Grand Vallon en traversée pour récupérer éventuellement le matériel de bivouac.

    L’hiver le Grand Vallon offre la possibilité d’une très belle randonnée à ski, 2000 m de dénivelé, compter entre 5 et 6 heures du Désert au glacier, L’itinéraire est le même que l’été, il ne présente pas de difficulté particulière. Emprunter de préférence les croupes.

    Arrivé sur le glacier un couloir pentu (45°) enneigé d’une centaine de mètre de hauteur et d’une quinzaine de mètres de large tombe du plateau sommital, difficile de résister à la tentation de le gravir et le tricoter à skis si l’état de la neige s’y prête.

    Arias et Grand Vallon

                                              Pose contemplation en haut du glacier, au centre le pic Turbat.

    Note : La vire à l’entrée du Grand vallon est franchie souvent en crampons avec une assurance. Tard en saison elle peut être sèche. A la descente, Suivant les conditions, elle peut se négocier à ski. Attention cependant elle peut décharger comme le toit de maison au passage du skieur. (La neige est généralement instable en début d’après-midi). Avant le passage de la vire ne pas stationner dans le couloir qui précède, aux heures chaudes des trains de coulées l’empruntent par intermittence.

       L’escalade de l’aiguille l’été, est cotée "Peu difficile" pour un alpiniste, mais  le parcours hivernal du grand vallon requiert une solide connaissance de la montagne ou la compagnie d’un guide.

     

    Ajout du 29/01/2016 

     

    En prolongement de ce sauvetage à l’aiguille des Arias, en voilà un autre similaire qui s’est déroulé à la tour Myriem. On peut lire le récit qu’en fait un membre de la cordée qui a fait appel au secours en Montagne, dans un ouvrage sur le refuge de Font-Turbat.

    Arias et Grand-Vallon

    Marie Noëlle Bonnerot, Joël Challon et Jean-Paul Zuanon ont rassemblé de nombreux documents concernant le refuge de Font Turbat. De ce travail est sorti un ouvrage très intéressant. Ce livre richement illustré est disponible localement en librairie et auprès des auteurs. Les amis du Valjouffrey y trouveront une multitude d’informations variées, parfois colorées, allant de drames aux faits les plus cocasses ou insolites connus… Tous ces faits ont eu lieu dans ce fond de vallée superbe du massif des Ecrins.

    Arias et Grand-Vallon

    En cherchant bien ,on aperçoit l'ancien refuge en arrière plan. 

    Au hasard des chapitres, on y trouve le récit de l’ascension d’un sommet inconnu des alpinistes : La tour Myriem, visible de Valsenestre entre la Pointe Buisson et la pointe Swan.

    L’intérêt de ce témoignage d’un des membres de la cordée vient du fait qu’il présente des similitudes avec l’hélitreuillage de deux alpinistes en difficulté sur l’arête sud des Arias évoqué ci-dessus.

    Ici encore, la cordée, secourue, la même que celle des Arias, a dû faire appel aux sauveteurs pour rejoindre la vallée au terme d’un hélitreuillage acrobatique et risqué pour l’équipage.

    Pour ceux qui ne la connaissent pas, la tour Myriem, il s’agit d’un gendarme d’une trentaine de mètres de hauteur située sur l’arête  en contre-bas de la pointe Buisson coté sud.

    Arias et Grand-Vallon

    La flèche montre la Tour Myriem, pointement sur l'arête sud de la pointe Buisson.

    Pour gravir ce gendarme, il faut déjà atteindre le sommet de la pointe Buisson, par une voie peu difficile, ensuite descendre sur son arête sud d’une cinquantaine de mètres. Une traversée horizontale vers le sud de quelques mètres conduit à un mur de quatre mètres environ, qu’il faut gravir (difficulté IV, la seule de la course) Une fois le mur gravi, on se trouve sur une vire confortable. Il ne reste plus alors qu’à remonter un tas de pierres pour atteindre le sommet. La descente se fait en sens inverse en utilisant un rappel de 10 mètres sur un anneau de corde à partir de la vire pour retrouver l’arête Buisson. Globalement le rocher est comme presque partout en Oisans, souvent délité, sauf au passage du mur. 

     Vraiment pas de chance pour cette cordée qui n’a pas trouvé l’emplacement  pour installer l’anneau de corde qui aurait permis de poser le rappel!


  • Commentaires

    1
    Mercredi 1er Avril 2015 à 12:28
    Je suis toujours autant fan de vos différents articles, c'est pourquoi je vous laisse un petit mot aujourd'hui.
      • Lundi 30 Novembre 2015 à 17:50

        C'est gentil merci.

    2
    totem
    Lundi 1er Février 2016 à 22:39

    Cette tour Myriem m'était complètement inconnue, il est vrai que j'ai peu fréquenté les sommets de Valsenestre étant jeune. mais au fait d'où vient son nom ? Un vestige du passage des Anglais à l'époque de Colidge  ?

      • Mardi 2 Février 2016 à 19:07

        Je pense que ce nom vient effectivement de l'exploration méthodique du massif des Ecrins au milieu ilieu du XVIIIème. Le Valjouffrey n'a pas été épargné par ces Anglais entreprenants et déterminés. Ils ont visité ces montagnes fascinantes avec un équipement rudimentaire , des cartes imprécises. Je ne parle pas de topo-guide, ou même de téléphone...oops

        Paincuit.

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