• Les palisses ravagées

    Les 21 et 22juillet 2015 des pluies orageuses sur la région ont provoqué  des crues marquées dans les endroits habituels.  Au Désert, ce sont des milliers de tonnes de matériaux qui ont pris le chemin destiné aux avalanches.

    Les palisses ravagées

    Bref Historique du torrent de la Laisse

     Depuis plusieurs siècles des avalanches de neige lourde empruntaient sporadiquement le lit de la Laisse et traversaient le village.

     Ces avalanches n’ont jamais fait de victimes, elles suivaient le lit du torrent,  elles ont cependant toujours généré une certaine inquiétude bien compréhensible parmi les habitants.

     Il y a une quarantaine d’années il fut décidé par la municipalité d’édifier une digue pour dévier la neige vers des prés où se trouvaient quelques habitations construites en toute légalité, hors d’atteinte des risques naturels connus.

     A la base de cette digue pare avalanche fut  placé un tube en acier ondulé d’un mètre de diamètre pour permettre à l’eau de passer. Une grille à l’entrée empêchait les rochers de s’engouffrer dans ce trou.(Ce tube est maintenant détérioré en plusieurs endroits.)

     Des habitants d’alors avaient émis des doutes sur la capacité de ce tube à absorber une crue éventuelle du torrent. Peine perdue car sur la table à dessin l’eau devait s’écouler avec une bonne marge de sécurité.

     Quinze ans plus tard un premier engorgement s’est produit, de l’eau et des blocs ont suivi le trajet prévu pour l’avalanche et investi les champs. Cette première alerte  n’a pas inquiété les responsables; Les 21 et 22juillet 2015 des pluies orageuses sur la région ont provoqué  des crues marquées dans les endroits habituels.  Au Désert, ce sont des milliers de tonnes de matériaux qui ont pris le chemin destiné aux avalanches.


    Résultat: quatre hectares des meilleures terres du village ont été ravagées en deux jours consécutifs. Des blocs de plusieurs tonnes d’ardoise, de granite et de terre ont été transportés sur plusieurs centaines de mètres. Plusieurs milliers de tonnes de matériaux ont été éparpillés jusqu’à la Bonne. La coulée est passé à seulement  30m d’une maison occupée par quatre personnes. Il n’est pas surprenant qu’un bassin d’alimentation d’une superficie de 4 km2,(quatre millions de m2), de terrains composés de prairies érodables  inclinées à 35° puisse produire une telle quantité de matériaux. Imaginons un instant que la crue soit légèrement plus importante et que la maison frôlée soit rasée…


    Malheureusement le plus surprenant est en train de se produire : Il semble que la mairie soit en train de faire reboucher la tranchée creusée par la crue


    Ne serait-il pas plus juste de conserver ce ravin ouvert par le torrent en prévision d’un nouvel événement de ce type? Cela éviterait que le torrent privé de lit, prenne une trajectoire différente et ravage des terres agricoles voisines et, qui sait, atteigne les maisons les plus proches.

    Cette perspective plausible ne vaudrait-il pas la peine qu’on se penche sérieusement  sur les risques mis en lumière par cet évènement ?

     

                                Vue générale de la coulée de lave torrentielle.

    Ce magnifique cône de déjection torrentiel donne une idée de l'état dans lequel les pionniers du Valjouffey ont trouvé les lieux. Il donne aussi un aperçu du courage qu'il leur a fallu pour en faire ce jardin en partie saccagé aujourd'hui.

    Les palisses ravagées

    Vue de l'aval de la coulée qui s'étale sur plus de cent mètres de large avant de rejoindre la Bonne.

    A ce niveau le flot est passé à moins de trente mètres d'une habitation occupée. 

    Les palisses ravagées

    En regardant vers l'amont.

    Le torrent privé de son lit d'origine a rejoint la Bonne en creusant de façon aléatoire une tranchée  dans les champs sur une longueur de près de 800 m.

    Les palisses ravagéesE

    Cet érable centenaire a résisté à une formidable poussée qui s'est exercée jusqu'à plus de trois mètres du sol.

    Les palisses ravagées

    Cette vue montre le versant de l'aiguille des Marmes qui a fourni les matériaux de la coulée de lave torrentielle qui a dévasté les prairies du cône de réception en contre-bas . Ce bassin d'alimentation est loin de s'être purgé, Il est à craindre d'autres récidives de cet événement dans les prochaines années.

     

     

    Il faut tordre le coup à l'affirmation selon la quelle  le pare avalanche aurait protégé le village, ou plus fort encore les maisons des Palisses!

    Sans cette digue la lave avait très largement la place, en empruntant le ravin  de la Laisse qui traverse le village, de rejoindre la Bonne sans inquiéter d'aucune façon les maisons riveraines.

     

    Bilan du pare avalanche depuis sa création:

    Positif = Néant:

    juste une petite avalanche bloquée par la digue qui a débordé un peu sur les prairies à la sortie de la "tourne". Avec déjà une incursion minime de la laisse sur les mêmes prairies.

    Négatif : Un coût important pour la communauté pour son édification.

                        La destruction de 4 hectares de terres agricoles par le torrent privé de son lit. ainsi que les frais engagés par la communauté pour dégager le pare avalanche d'une forte accumulation de lave torrentielle.

                          Le dernier évènement nous donne la preuve que le pare avalanche fait courir un risque grave pour la maison la plus à l'est de la zone des Palisse. Quatre personnes ont échappé de justesse à l'ensevelissement.                  

     

    Pour voir plus de détails penser à agrandir les photos en cliquant dessus

    (Deux niveaux d'agrandissement)


  • Commentaires

    1
    Vild
    Lundi 17 Octobre 2016 à 12:00

    Je ne comprends pas bien l'intérêt de la fin de l'article, pour protéger une maison faut-il mettre en danger le coeur du village ? On ne peut pas évaluer avec précision les caractéristiques d'une crue torrentielle donc affirmer qu'elle se contenterait du lit de la Laisse me semble un peu présomptueux. 

    Comme vous l'avez bien dit le Désert est situé sur un cône de déjection et c'est une fatalité géologique que les matériaux transportés s'y déposent, il ne faut pas espérer qu'une 'chasse d'eau' géante nettoie le bassin versant et continue sa course en contrebas jusqu'à suffisamment loin pour ne plus être concerné...

    Le choix entre des terres cultivables et des habitations est vite fait: oui c'est onéreux, long et fastidieux de tout remettre en état mais la vie des villageois est, elle, irremplaçable. Un tel événement ne se produit pas fréquemment et semble être une maigre contrepartie pour vivre en ces lieux idylliques...  

    2
    Mardi 18 Octobre 2016 à 13:53

     

    Monsieur, Madame ? 

     Je lis toujours avec beaucoup d’intérêt les commentaires que suscite le blog, je vous remercie pour votre contribution. 2000 visiteurs ont pris connaissance de dix mille pages depuis moins de deux ans. Finalement, assez peu de commentaires ont été déposés. Je tique un peu sur le terme présomptueux. Je n’ai aucun titre universitaire à mettre en avant. Mes convictions sont basées sur l’observation des traces laissées sur le terrain, de la logique, l’application de quelques notions élémentaires de physique, dont quelques lois relatives à la mécanique  des fluides. 

    Je suis prêt à vous accompagner du captage d’eau potable du Désert, à la confluence de la Laisse avec la Bonne. En toute humilité, je pourrais  vous montrer sur le terrain les signes qui montrent que la coulée de lave torrentielle en l’absence de digue pouvait atteindre la Bonne, sans dégâts pour les habitations riveraines… Sauf, vraisemblablement,  pour l’habitation la plus proche de la Bonne, construite récemment au débouché du torrent au mépris des risques connus. Cette maison aurait probablement souffert d’une accumulation de lave que la rivière n'aurait  peut-être pas pu évacuer au fur et à mesure.

    Plusieurs lectures de votre commentaire ne m'ont pas permis d'en comprendre tout le sens, une rencontre permettrait surement de clarifier les choses.

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