• MICROCENTALE DE VALJOUFFREY

    La Bonne Source a appris par le quotidien local l’annulation de l’autorisation de construction de la Microcentrale de Valjouffrey par le tribunal administratif de Lyon en appel.  

    MICROCENTALE DE VALJOUFFREY EN SUSPEND

    MICROCENTALE DE VALJOUFFREY EN SUSPEND

    Une image du torrent court-circuité.

    La Bonne  Source apprécierait que le Maire de Valjouffrey cesse de critiquer dans son Bulletin municipal les personnes qui se sont prononcées de façon légale contre la construction d’une microcentrale sur la Bonne dès l’annonce de l’ouverture de l’enquête d’utilité publique (EUP).

    La Bonne Source rappelle que ce projet soutenu activement par le maire, n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les habitants. ll s’agissait pourtant d’un chantier important touchant la Bonne et son environnement, éléments majeurs du patrimoine naturel de la commune.

    Le maire aurait-il oublié de présenter ce projet aux habitants alors qu’il était, selon son bulletin municipal, l’aboutissement de: « neuf années de concertation et d’écoute avec les services de l’état, les organismes qui l’ont souhaité, les industriels, les bureaux d’étude pour faire un projet de qualité, qui a permis d’obtenir les autorisations préfectorales nécessaires avant le démarrage des travaux » ?

     La Bonne Source rappelle que l' (EUP) s’est déroulée hors saison sur une commune vidée de ses habitants, en majorité résidents secondaires.

    Quelques jours seulement avant le début de l’enquête, le maire, dans un article de son bulletin municipal,annonçait l'enquête d'utilité publique et invitait les habitants à se prononcer favorablement pour le projet, arguant que cette centrale éviterait les pannes électriques courantes sur la commune. Cet argument s’est révélé techniquement faux, voire fallacieux, car susceptible de fausser la consultation publique. Alimenter les cinq villages de la commune à partir d’une source de courant fluctuant de 0 à 400 KVA relève d’une méconnaissance grave de la capacité de cet équipement et du fonctionnement  des réseaux moyenne tension(20000V).

    Il est prévu qu’en cas de rupture de réseau les microcentrales soient déconnectées . 

    La Bonne Source rappelle encore, qu’il n’y avait qu’un exemplaire du projet de 250 pages, accessible quelques heures par semaine pour toutes les personnes voulant en prendre connaissance !

    La Bonne Source a dû se procurer un exemplaire pour la somme de 70€ afin de l'étudier sérieusement.

    Le maire s’est plaint par la suite dans son Bulletin Municipal qu’un résident secondaire s’était déclaré hostile au projet dès la connaissance de l’EUP.

    Les résidents secondaires devraient-ils se désintéresser de la vie locale ? Le rôle des EUP n’est-t-il pas de recevoir les avis de tous sans discriminations?

    Les résidents secondaires seraient t’ils des sous-habitants condamnés à payer les taxes et se taire ?

     La personne pointée du doigt réside six mois par an sur la commune depuis plus de 40 ans, ses ascendants l'ont habitée depuis plusieurs générations et ont participé à son défrichage. Monsieur le maire ne devrait-il pas prendre le temps de réfléchir, avant de rédiger son bulletin municipal, cela lui éviterait peut être d’écrire de telles sottises?

    Il est probable que le tribunal administratif de Lyon qui a annulé l’autorisation préfectorale ait été sensible au fait que le promoteur ait répété douze fois dans son exposé que les truites Farios étaient dans l'incapacité de remonter le torrent, sans jamais le prouver et en se contredisant plusieurs fois.

    Le pétitionnaire a-t-il cherché à démontrer que les réductions de débit du torrent induites par le fonctionnement de sa microcentrale ne gêneraient pas la montée des poissons, puisque cette montée, selon lui, était naturellement impossible ?

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    Une autre image du torrent.

    Félicitations donc à la société de pêche de Valbonnais et ses adhérents qui ont eu le courage et la volonté de se mobiliser contre le projet et amputer leur trésorerie dans le seul intérêt de sauver ce torrent sauvage qu’ils connaissent bien, à quelques mètres du parc National.

    La cour d’appel les a entendus.

    Le Valjouffrey, commune du Parc National des Ecrins, possède des atouts forts en matière de patrimoine naturel et historique. Malheureusement aucune action de valorisation touristique innovante n’a vu le jour dans ce fond de vallée depuis plus d’une génération, tandis que dans le même temps  le revenu de la sylviculture s'amenuisait. Cette commune n’échappera pas à la création d’activités touristiques respectueuses de l’environnement pour exister...

    Faudrait-il en arriver à brader le patrimoine local et la biodiversité pour des rentrées d’argent  anecdotiques ?

    Ci-dessous: la continuité piscicole vue par le promoteur.
     

    ( page 3/11)  

    Le projet se positionne la prise d’eau a un endroit ou le faciès de la rivière est de type chute .baignoire et escaliers et se trouve à l’amont de zones identifiées infranchissables en montaison.  

    page 6) 

    Le futur tronçon court-circuité présente une pente moyenne de 4,4%sur 1120 est composé à 43% de zones de (chutes-baignoires et comprenant au moins une cascade infranchissable pour les poissons  

     (page 7)  

    S’agissant de la circulation piscicole, le cours amont de la Bonne, c’est-à-dire le linéaire situé en amont de la zone d’emprise du projet, apparait isolé de l’aval : les faciès en place (chutes/baignoires), la présence de ressauts marqués dont une chute infranchissable, (hauteur de 2 mètres) dans le secteur médian du futur tronçon court-circuité limitent fortement voire interdisent localement la remontée des poissons.   

     (page 26) 

    La partie intermédiaire correspond à une rupture de pente (6,7%) avec des seuils naturels plus ou moins franchissables pour les poissons. Cette portion représente 57 % du futur CCC.

    (Page 34). 

    Une reconnaissance à pied des secteurs accessibles du TCC a été effectuée en fin d’hiver 2008/2009. Ont été noté les différents obstacles infranchissables pour la truite.  

     (page 38) 

    Dans le premier tiers du tronçon court-circuité, de nombreux obstacles naturels rendent difficile voire impossible la montaison du poisson même en hautes eaux. En effet, les faciès d’écoulement de cette parie du TCC sont dominés par une alternance de chutes-baignoires certaines chutes ayant une hauteur de plus de 2 m  

     

    ,(Page39) 

    Le futur tronçon court-circuité se caractérise par la présence d’obstacles naturels à la remontée piscicole 

     (page 40) 

    De plus plusieurs obstacles naturels infranchissables pour les poissons cloisonnent le cours d’eau 

     ( page 56 ) 

    Le secteur proposé présente des conditions de circulation piscicoles aléatoire au moins un obstacle naturel infranchissable étant recensé dans ce tronçon. 

    Page 66 

    En ce qui concerne le déplacement des poissons, il apparait que sur l’ensemble de la station d’étude, il n’existe pas de faciès posant de problème particulier aux débits étudiés en effet dès le dixième du module en considérant qu’une profondeur minimum de 20 cm est nécessaire pour le déplacement du poisson, l’ensemble des habitats présente au moins une zone franchissable d’au moins une largeur supérieure à 45cm  cependant on notera la présence d’au moins une chute naturelle en aval proche du pont des Ségouins et cela quel que soit le débit (même naturel). 

    Page 85 

    La Bonne est classée au titre des poissons migrateurs. Bien que les conditions actuelles de circulation piscicole sont difficiles voire localement impossibles du fait de la présence de plusieurs ressauts, cascades et seuil dans le futur TCC.

     

    (Page 104) 

     S’agissant de la continuité des milieux aquatiques, plusieurs obstacles naturels et artificiels cloisonnent le cours d’eau dans sa partie influencée par le projet Par contre, la Bonne est classée au titre des rivières à migrateurs en conséquence un ouvrage permettant la circulation des poissons tant à la montaison qu’à la dévalaison, sera réalisé au niveau de la prise d’eau projetée.

    Ces douze extraits du document montrent :

        1) L’échec du promoteur et son embarras à prouver que les truites n’ont jamais remonté le torrent.

        2) Sont la preuve, apportée par le pétitionnaire lui-même, que cette portion de rivière court-circuitée est par sa nature même, particulièrement fragile au regard de la continuité piscicole. Il est dès lors évident que la moindre réduction du débit dans cette succession de rapides et d'escaliers aggraverait voire interdirait la remontée vitale vers les frayères, de ces poissons migrateurs.

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    Les trois images de ci- dessus donnent une idée de l'aspect  du torrent.

     

    Les pêcheurs familiers des lieux ont témoigné de façon unanime, avoir observé des truites remonter  ce parcours accidenté.

    L’application d’un débit réservé règlementaire, même généreux, dans ce cas type serait d'évidence néfaste.

    De tout temps les truites endémiques de la Bonne ont été observées et pêchées jusqu’à sa source à trois cent mètres en amont du village du Désert, soit cinq kilomètres en amont du barrage envisagé.

    L’eau est l’élément le plus important pour la vie sur notre planète. Elle est pourtant l’élément le plus menacé. Il faut tordre le cou à l’affirmation courante que l’électricité d'origine  hydraulique est écologique. Certes elle a rendu service au vingtième siècle, elle sert encore d’énergie tampon à la production nucléaire.

    Il faut savoir quand même que des centaines de barrages ont rompu leurs digues et fait des milliers de victimes dans le monde et près de chez nous: France, Italie, Espagne…

    Il ne faut pas ignorer les grandes catastrophes humanitaires créées par les barrages. Plusieurs centaines de milliers de km2 de déserts créés par assèchement de régions entières, provoquant à grande échelle, misères et déplacement massif de population : Mer d’Aral, asséchée, le fleuve Zayande-roud en Iran ( littéralement, le fleuve qui donne la vie) totalement à sec depuis plus d'un an, pour ne citer que ces deux cas…

    Plus près de nous,combien d’entre nous se sont rendu compte que le Drac avec ses barrages en cascade est à lui seul un long cimetière écologique :

    variations de niveaux des retenues, dévastations des rives à chaque  lâcher d’eau,

    interruptions multiples de la continuité piscicole.

    Comment oublier la dramatique disparition de ces enfants emportés par le flot avec leur institutrice ? Avons-nous mesuré les conséquences qu’aurait la rupture d’un des barrages du Drac ou de la Romanche sur les populations en aval ?

    Souhaitons pour notre sécurité, que ces ouvrages anciens,vétustes pour la plupart ne soient pas cédés à des sociétés privées, comme ce fut malheureusement le cas pour les autoroutes…

    Nous savons faire mieux en matière de production électrique.

    Les humains devront  éradiquer la production  nucléaire, mais aussi  l’hydraulique, le chemin est pris mollement en France, on a compris pourquoi  le retard s’accumule…

    De l'énergie existe dans les petits torrents de montagne, doit t'on sacrifier ces lieux protégés par leur éloignent, véritables pouponnières de bio diversité, pour une production anecdotique, dans la perspective de profits juteux.

    A t-on idée de l'immense gâchis que représente l'illumination permanente d'une grande partie de la planète?

    Il existe une grande source d'électricité disponible immédiatement. C' est d'évidence celle de l'arrêt d'un incommensurable gaspillage irresponsable.


  • Commentaires

    1
    Vendredi 22 Juin 2018 à 11:50

    Pour la privatisation des barrages , c'est déjà acté par le gouvernement qui n'a semble t-il, pas voulu prendre en compte l'énorme travail de la député de la 4ème  circonscription de l'Isère, Marie Noelle Battistel, pour contrer ce bradage étatique. Voir ci dessous.

    http://videos.assemblee-nationale.fr/video.6085495_5b0e573ca73e2.commission-des-affaires-economiques--mme-marie-noelle-battistel-sur-les-concessions-hydroelectriqu-30-mai-2018

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/emissions/dimanche-en-politique-alpes

    Par ailleurs, certes les retenues de ces barrages géants sur le Drac ont tué la diversité écologique mais les lacs de retenues d'eau sont , en plus de l'énergie stockée qu'ils représentent, un vecteur de l'économie touristique locale et tout ça avec 0 émissions carbonnée. C'est peut être une maigre consolation mais c'en est une....

    2
    Ecolo 32
    Dimanche 10 Novembre 2019 à 19:16
    Et la bougie pour s'éclairer, c'est bien non...
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